29 mars 2023
29 mars 2023
QUEEN’S PARK— Le 29 mars 2023, la députée France Gélinas a présenté la Loi de 2023 sur les briseurs de grève à l’Assemblée législative de l’Ontario, coparrainé par les député.es Jennifer French, Wayne Gates, Lisa Gretzky et Jamie West. Les député.es ont été rejoints par des travailleurs de Windsor et d'Oshawa qui sont actuellement en grève et qui constatent l'effet des briseurs de grève (travailleurs de remplacement) sur les négociations. L'Ontario a interdit les briseurs de grève (travailleurs de remplacement) en 1992 lorsque le ministre du Travail du NPD, Bob Mackenzie, a modifié la Loi sur les relations de travail; l'interdiction des travailleurs de remplacement a été renversé en 1995 par le gouvernement de Mike Harris.
« Ma communauté a fait face à une grève d'un an de 2009 à 2010 à Vale-INCO à Sudbury. Pendant cette grève, des travailleurs de remplacement ont été utilisés. Bon nombre des travailleurs de remplacement qui ont franchi la ligne de piquetage ont non seulement mis leur propre sécurité en danger, mais ont également fait face à des difficultés pendant des années après la grève. L’utilisation de briseurs de grève fait du mal à long terme aux gens, aux familles et aux communautés. L'utilisation de briseurs de grève entraîne des grèves et des lock-out plus longs. Le temps est venu de fermer cette échappatoire et d'interdire le recours aux travailleurs et travailleuses de remplacement comme le Québec et la Colombie-Britannique l’ont fait il y a des décennies », a déclaré Madame Gélinas. « C'est la 16è fois que le NPD présente ce projet de loi et il est temps d'en faire une loi. »
La Loi sur les anti-briseurs de grève interdirait le recours à des travailleurs de remplacement pendant une grève ou un lock-out, sauf en cas d'urgence. Elle est présentée cette semaine en reconnaissance du 10è anniversaire du décès du député provincial Peter Kormos (Welland 1988-2011). M. Kormos était connu partout en Ontario comme un champion de la classe ouvrière et de la négociation collective. « Permettre aux patrons d'entreprise de contourner, d'éviter la négociation collective à la table en important des briseurs de grève est un scandale », a déclaré un jour M. Kormos. Peter Kormos est décédé il y a dix ans, le 30 mars 2013, il avait 60 ans.
« Les travailleurs et travailleuses de l’Ontario exigent et méritent une loi anti-briseurs de grève. Il est épouvantable qu'en Ontario nous ayons encore un système qui permet aux employeurs de mettre des travailleurs en lock-out puis d'embaucher des briseurs de grève pour prendre leur emploi. Ceci porte atteinte aux droits des travailleurs et travailleuses à un processus de négociation collective juste et libre. Récemment, Highbury Canco à Leamington a utilisé des briseurs de grève pour prolonger un conflit de travail pendant 23 jours,», a déclaré la députée Lisa Gretzky. « Les travailleurs et travailleuses méritent d'être respectés et protégés. Nous devons adopter une loi anti-briseurs de grève en Ontario. Cela raccourcira les conflits de travail, réduira les risques pour la sécurité sur les lieux de travail et rendra la situation de négociation équitable pour toutes les personnes concernées. Je suis honorée de représenter Windsor, une ville ouvrière forte, dotée d'une main-d'œuvre incroyable. Je sais qu’à Windsor et dans toute la province les gens bénéficieront de cette loi anti-briseurs de grève.
Le député provincial Jamie West a partagé son expérience sur une ligne de piquetage où les travailleurs de remplacement ont été autorisés à traverser. « Notre projet de loi empêche un employeur de remplacer des employés en grève ou en lock-out par des briseurs de grève parce que faire venir des travailleurs de remplacement allonge ces conflits de travail et nuit à l'efficacité des travailleurs qui s'entendent collectivement pour arrêter leur travail. Je viens d'une ville syndicale et je suis fier de mon passé de col bleu et de classe ouvrière. Je sais ce que c'est que d'être en grève et j'ai été témoin de l'extension inutile de notre conflit de travail à cause de l'utilisation de briseurs de grève. Ma communauté porte encore les cicatrices des travailleurs de Sudbury et de Nickel Belt qui se sont affrontés pendant près d'un an lors de la grève des Métallos en 2010. Nul doute que s'il était interdit à l'entreprise d'avoir recours à des travailleurs de remplacement, une entente aurait pu être conclue beaucoup plus tôt. Ce n'est pas seulement l'impact immédiat lors d'un conflit de travail spécifique. L'utilisation de briseurs de grève abuse des gens désespérés. Ils sont utilisés pour créer des divisions dans nos communautés, puis on les laisse derrière. Nous continuerons à nous tenir aux côtés des travailleurs et travailleuses et à défendre le droit à la négociation collective. Nous encourageons les autres député.es à soutenir nos travailleurs et travailleuses en votant en faveur de ce projet de loi vital. ”
« Je suis membre du mouvement syndical depuis 40 ans. Maintes et maintes fois, j'ai vu les droits des travailleurs et travailleuse bafoués lorsque les employeurs utilisent des briseurs de grève pour faire leur travail surtout durant les lock-outs. Rien n'incite les employeurs à négocier de bonne foi, voire pas du tout, s'ils peuvent simplement remplacer les travailleurs et travailleuses en lock-out par des briseurs de grève. Le gouvernement conservateur Ford passe beaucoup de temps à dire qu'il défend les travailleurs. Il est maintenant temps de le faire et d'adopter ce projet de loi, la loi 2023 sur les briseurs de grève », a déclaré le député Wayne Gates.
« Lors d'un récent conflit de travail dans notre communauté, les nettoyeurs d'Unifor 222 en grève m'ont clairement fait comprendre à quel point il était dangereux pour les travailleurs de remplacement de nettoyer des laboratoires sans formation, sans protocoles de santé et de sécurité ou sans équipement de protection approprié. Ces travailleurs de remplacement ont été déposés par des camionnettes banalisées pour traverser les quartiers résidentiels pour se rendre sur le chantier. Ils n'avaient aucune protection. Les employeurs utilisant ces gens comme des pions pour prolonger les grèves et démontrer leur non-respect à leurs propres travailleurs, c'est grossier. Ce gouvernement ne se range jamais du côté des travailleurs et travailleuses ou de la sécurité, peut-être qu'aujourd'hui ils le feront », a déclaré la députée Jennifer French.
Déclaration :
Pendant le conflit de travail chez Highbury Canco, l'employeur a utilisé des briseurs de grève pour faire le travail de l'unité de négociation. Cela comprenait la direction et les nouvelles recrues. C'était extrêmement décourageant pour les trois équipes de piqueteurs de voir les briseurs de grève se faire emmener en autobus. Cela devenait de plus en plus dangereux sur la ligne de piquetage alors que les chauffeurs devenaient de plus en plus agressifs pendant qu'ils attendaient leurs cinq minutes en ligne. La Police provinciale de l'Ontario a été appelée 8 fois au cours de la grève, heureusement personne n'a été blessé. Avec l'aide de notre président syndical, Shawn Haggerty, et du conciliateur du gouvernement, nous avons finalement pu revenir à la table de négociation avec l'employeur et conclure une entente. On vit une augmentation de l’agressivité des deux côtés et même si nous sommes maintenant de retour au travail, nous sommes toujours confrontés aux retombées créées par cela. Nous luttons encore quotidiennement contre l'animosité et le chaos que ce conflit de travail a créés et j'imagine que cela va continuer.
Scott Jackson, délégué syndical en chef Highbury Canco TUAC 175
Lorsque les employeurs font appel à des travailleurs de remplacement pendant une grève ou un lock-out, cela ne fait qu'étendre les conflits de travail. L'employeur peut quitter la table de négociation, avec l'idée qu'il peut simplement continuer à gérer ses opérations en utilisant des briseurs de grève.
Roopchand Doon, vice-président du Conseil régional des Métallos de Toronto