9 mars 2022

Le NPD d’Andrea Horwath présente un projet de loi visant à éliminer les obstacles auxquels font face les travailleurs et travailleuses de la santé formés à l’international

QUEEN'S PARK — La chef de l’Opposition officielle, Andrea Horwath, s’est jointe à la députée provinciale Doly Begum, porte-parole du NPD en matière de Citoyenneté, de Reconnaissance des titres de compétences étrangers et de Services à l’immigration, pour présenter un nouveau plan visant à éliminer les obstacles auxquels font face les travailleurs et travailleuses formés à l’international – notamment les infirmiers et infirmières, les médecins, et d’autres travailleurs et travailleuses du secteur de la santé, dont l’Ontario a grand besoin et qu’il veut embaucher.

« Il y a des infirmières hautement qualifiées, qui ont vu cette pandémie accabler les hôpitaux et les foyers de soins de longue durée de l’Ontario, pendant qu’elles étaient obligées de regarder la situation se détériorer sans pouvoir intervenir. Il y a des médecins qui aimeraient aider à soulager la pénurie de médecins de famille dont souffrent bien des communautés à travers l’Ontario – mais les familles continuent de manquer de soins pendant que les médecins sont pris dans l’engrenage d’un système brisé », a signalé Andrea Horwath. « Les gens détenteurs de diplômes universitaires adéquats et possédant une expérience de travail pertinente, ainsi qu’une formation et des qualifications professionnelles, sont actuellement obligés de patienter pendant des années avant d’obtenir l’autorisation d’exercer leur profession en Ontario.

« En Ontario, le système de reconnaissance des titres de compétences internationaux est brisé. Le NPD saura le réparer, et permettre ainsi aux gens de bénéficier d’un accès plus rapide à des soins de santé de la plus haute qualité. »

Le projet de loi d’intérêt privé déposé par Doly Begum, intitulé Loi pour un traitement équitable des travailleurs ontariens formés à l’international, obligera le gouvernement à prendre enfin des mesures concrètes pour réparer le système ontarien de reconnaissance des titres de compétences internationaux, afin que les gens puissent commencer à travailler plus rapidement dans leur domaine d’expertise.

« L’Ontario est un foyer pour des gens de partout dans le monde, parmi lesquels beaucoup viennent ici à la recherche de sûreté, de sécurité et d’espoir dans une vie meilleure. Et l’Ontario a désespérément besoin de travailleurs et travailleuses de la santé. La réparation du système de reconnaissance des titres de compétences internationaux serait avantageuse pour tout le monde », a dit Doly Begum. « Mais les gouvernements conservateurs et libéraux ont bâti un système défectueux, et l’ont laissé se détériorer encore plus avec les années. À cause de cela, les gens paient un prix lourd, des médecins qui travaillent pendant des années dans des emplois à salaire minimum, faisant face à de nombreux obstacles, aux patients obligés d’attendre plus longtemps une opération ou un rendez-vous avec un médecin de famille. »

Le projet de loi de Doly Begum obligerait le gouvernement à s’attaquer au problème des obstacles auxquels font face, en matière d’accréditation de leurs qualifications, les professionnels formés à l’international. Par exemple, le NPD prévoit de régler la question de l’expérience locale exigée au moyen d’un programme de jumelage à l’emploi, pour garantir que les médecins formés à l’international peuvent obtenir une expérience locale qui sera prise en compte pour leur accréditation. C’est ce que fait déjà l’Alberta. Le NPD prévoit également de faciliter aux infirmières formées à l’international la reconnaissance de leur expérience clinique ainsi que l’accès à des stages cliniques ici, en Ontario. Trop d’infirmières formées à l’international sont piégées dans un système qui ne reconnaît pas leur expérience et qui les oblige à retourner à l’école pour des examens qu’elles ont déjà passés.

Le plan détaillé du NPD sera développé en consultation avec des professionnels formés à l’international, avec des organismes de règlementation, avec des associations professionnelles, avec des organismes d’aide à l’établissement et avec des organismes d’aide à l’emploi.

Fiche d’information

Le projet de loi néo-démocrate comprend les mesures suivantes :

  • Obliger le ministère du Travail à établir un comité consultatif pour l’accès à l’emploi, pour l’équité, et pour la reconnaissance de l’expérience des professionnels formés à l’international et pas encore régularisés.
  • Obliger le ministère de la Santé à établir un comité consultatif qui offre des conseils en matière de changements à apporter aux processus de reconnaissance des compétences et de l’expérience de travail des professionnels de la santé formés à l’international et déjà régularisés.
  • Dans les 90 jours suivant l’adoption du projet de loi, les ministères concernés devront désigner les membres de chaque groupe consultatif. Lesdits ministères devront aussi rendre publiques ces nominations.
  • Dans l’année suivant l’adoption du projet de loi, les groupes consultatifs devront publier un rapport d’étape.

Citations

Dre Sayeeda Yasmeen, professeur adjoint d’oncologie, Centre anti-cancéreux Roswell Park
« J’ai travaillé dans le domaine de la cardiologie au Bangladesh avant de venir en Ontario et de m’installer à Mississauga. Après avoir passé mes examens de licence au Canada, je n’ai pas pu obtenir la formation pratique dont j’avais besoin ici. Il était plus facile d’obtenir l’expérience dont j’avais besoin aux États-Unis. C’est là que je travaille actuellement, dans le domaine de la pathologie oncologique chirurgicale. J’aurais préféré travailler en Ontario, mais je n’avais pas le choix. À l’heure qu’il est, je vis séparée de ma famille, qui est installée à Buffalo, et je fais la navette entre Buffalo et Fort Érié pour travailler comme médecin. Les choses ne devraient pas être aussi difficiles pour les travailleurs de la santé détenant, comme moi, des titres de compétences internationaux et qui veulent aider les gens de l’Ontario. J’ai été souvent découragée par toute la négativité et par le manque d’opportunités auxquels j’ai fait face lorsque je me battais pour réintégrer le domaine de mon choix, et je ne travaille toujours pas dans ma province. »

Dr. Shafi Bhuiyan, PhD MBA MPH MBBS FRSPH
Président du Réseau canadien de médecins formés à l’international [iCaN]

« Il y a beaucoup trop de professionnels de la santé formés à l’international qui attendent, trop longtemps, de retourner à leurs professions – à savoir, de fournir des services de santé de qualité. Rebâtir le système de santé doit être la grande priorité de l’Ontario et nous sommes ici – en fait, cela fait longtemps que nous sommes ici – précisément pour cela. Ce projet de loi représente un premier pas important pour rebâtir le système de soins de santé. Une approche multipartite qui comprenne les voix des professionnels de la santé formés à l’international, des employeurs du domaine des soins de santé, des syndicats, des collèges, des organismes de règlementation, était souhaitable depuis longtemps – et une telle approche représente aussi le moyen de développer et mettre en œuvre des solutions intégrales. »

Dr. Luca Salvador
Président de l’Association canadienne de dentistes formés à l’international

« Nous appuyons le projet de Loi pour un traitement équitable des travailleurs ontariens formés à l’international. Ce projet de loi stipule la mise sur pied de groupes consultatifs qui traiteront les représentants de la population, les organismes de règlementation dentaire, et les dentistes formés à l’international comme des égaux. Nous disposerons de la plateforme qui nous permettra de défendre les mérites du processus de reconnaissance des titres de compétences internationaux, et les organismes de règlementation dentaire seront obligés de répondre. Notre position va enfin compter. »

Dre Makini McGuire-Brown
Présidente des Médecins ontariens formés à l’international

« La situation actuelle en Ontario est telle que l’on ne fournit pas aux médecins formés à l’international les voies nécessaires pour s’intégrer au système, que l’on les laisse dépourvus des moyens d’acquérir une récence de pratique, et que cela est ensuite utilisé contre eux lorsqu’ils essayent d’obtenir une place en résidence mathématiquement improbable, où 400 candidatures sont envoyées pour 2 places désignées de diplômés internationaux en médecine. Les médecins spécialistes qui devraient simplement faire des stages pratiques jusqu’au moment de recevoir un permis d’exercice indépendant restent à la maison, sans emploi. Il y a des moyens simples de régler cela, à la mise en place desquels nous serions ravis de collaborer. Les médecins formés à l’international et d’autres professionnels de la santé formé à l’international, qu’il s’agisse d’infirmières, de personnes travaillant dans le domaine de la dentisterie, ou de personnes travaillant dans le domaine des soins à domicile, accueilleront toutes et tous avec grand enthousiasme l’occasion que représente ce projet de loi. Une occasion de faire entendre nos voix et nos expériences. »