16 septembre 2022

La campagne du NPD pour doubler les prestations ne prendra pas fin avec les deux semaines de « régime d’aide sociale »

QUEEN’S PARK — Le NPD s’est engagé à continuer de faire pression auprès du gouvernement Ford pour doubler les prestations d’aide sociale, et ce pendant qu’ils tirent les enseignements d’une initiative de deux semaines visant à attirer de toute urgence l’attention sur les piètres prestations du programme L’Ontario au travail et du Programme ontarien de soutien aux personnes handicapées (POSPH).

Pendant deux semaines, les député·es Monique Taylor (porte-parole en matière de Services à l'enfance et Services sociaux et communautaires), Chandra Pasma (porte-parole en matière de Pauvreté et Réduction de l’itinérance), Lise Vaugeois (porte-parole en matière de Personnes vivant avec des handicaps et d’Accessibilité), Jessica Bell, députée d’University—Rosedale, et Joel Harden, député d’Ottawa-Centre, ont mangé seulement ce qu’il leur était possible d’acheter avec 95,21 $ pendant deux semaines, ce qui revient à une moyenne de 47,60 $ par semaine — une approximation du budget que peuvent consacrer à l’épicerie les bénéficiaires des programmes d’aide sociale.

Cela fait déjà un bon moment que le NPD demande à Doug Ford de doubler les prestations du POSPH et du programme L’Ontario au travail.
« Chaque jour, en Ontario, 900 000 personnes peinent à joindre les deux bouts en vivant de l’aide sociale », a dit Mme Taylor. « Le gouvernement Ford aurait dû écouter les appels des gens et il aurait déjà dû doubler les prestations d’aide sociale afin que les gens puissent vivre une vie digne, convenable et saine. »

Mme Pasma a ajouté : « Puisque M. Ford refuse d’écouter, nous faisons usage de notre tribune pour amplifier les appels des bénéficiaires d’aide sociale et des groupes de lutte contre la pauvreté à augmenter les prestations – surtout que l’inflation monte en flèche, faisant monter tous les prix, y compris le prix des aliments et du logement. »

Les député·es disent que les données récemment dévoilées par le Bureau de la responsabilité financière, correspondant à l’exercice financier 2021-2022, montrent que le gouvernement a dépensé 735 millions de dollars en moins par rapport à ce qu’il était censé consacrer aux services sociaux. Ce manque à gagner laisse planer des questions sur les obstacles plus considérables auxquels font face les gens cherchant à être admis au POSPH ou au programme L’Ontario au travail et sur les raisons faisant qu’on leur y refuse l’accès.

« Ce que nous savons, c’est que le gouvernement empoche ce surplus pendant que les bénéficiaires du POSPH souffrent de faim et qu’ils ne peuvent se permettre de vivre dans un endroit sécuritaire », a dit Mme Vaugeois. « C’est un affront fait aux gens vivant d’aide sociale. »

Les député·es ont tenu une conférence de presse ce vendredi, accompagné·es de M. Graham Winter, jadis bénéficiaire du POSPH dans Ottawa-Ouest—Nepean, et qui travaille actuellement au Centre familial Caldwell. Il a dit que les clients des banques alimentaires sont en train d’y retourner après des années pendant lesquelles ils n’ont pas eu besoin de leurs services – ce retour étant un résultat direct de la montée en flèche du coût de la vie.

« Pendant que nous, en tant que député·es, ne pouvons pas pleinement savoir ce que c’est que de vivre seulement du POSPH, ces deux semaines ont mis en lumière, pour chacun·e d’entre nous, à quel point c’est un combat de tous les jours de trouver des aliments frais et sains avec un budget tellement réduit, et à quel point il est difficile de fonctionner ou de se concentrer quand on a faim », a dit Jessica Bell. « Nous savons que bien des bénéficiaires disposent de moins de 95,21 $ toutes les deux semaines pour consacrer à la nourriture, et qu’ils sont obligés de choisir entre des nécessités de base dont des aliments, des couches, ou un manteau d’hiver. »

Les bénéficiaires du POSPH ont reçu 1 169 $ par mois jusqu’au 1er septembre, date à laquelle l’augmentation inadéquate du gouvernement a fait monter les prestations à 1 227 $ par mois. Les bénéficiaires du programme L’Ontario au travail n’ont pas reçu d’augmentation, et continuent de vivre avec seulement 733 $ par mois.

« Chaque jour de ce “régime d’aide sociale” nous a permis de réfléchir à ce que vivent les bénéficiaires du POSPH. Nous espérons avoir fourni à d’autres l’occasion d’y réfléchir », a dit M. Harden. « Un supplément de 58 $ par mois en prestations du POSPH n’est aucunement suffisant, surtout pas pendant la crise actuelle du coût de la vie. Les gens sont obligés de vivre dans une pauvreté imposée par voie législative. C’est de l’injustice pure. »

Les député·es consacreront les prochaines semaines à écouter les gens ayant déjà vécu de l’aide sociale ainsi que les militant·es et les organismes de services sociaux. Les député·es feront part de leurs témoignages au gouvernement. Le NPD continuera d’exhorter Doug Ford à doubler les prestations.

Fiche d’information

  • Le NPD est parvenu au chiffre de 95,21 $ en s’appuyant sur les recherches de John Stapleton et d’Yvonne Yuan sur le « régime d’aide sociale » suggéré pendant les années 1990, à l’époque du gouvernement Harris – selon ces calculs, à la mi-août 2022, la somme correspondant à deux semaines d’épicerie était de 95,21 $.
  • L’effort des député·es a coïncidé avec le quarantième anniversaire d’une campagne similaire menée en 1982 par le député provincial néo-démocrate Richard Johnston, qui s’est imposé un « régime d’aide sociale » pendant un mois, pour pousser le gouvernement progressiste-conservateur de l’époque à augmenter les prestations d’aide sociale – ce qu’il a fini par faire.
  • Les député·es se sont astreint·es, autant que possible, à aller faire leur épicerie à pied ou en transport en commun, reconnaissant que les bénéficiaires d’aide sociale sont souvent obligé·es à faire de même.