26 janvier 2022

Andrea Horwath lance un appel au gouvernement pour la reprise des chirurgies

QUEEN’S PARK — La chef de l’Opposition officielle néo-démocrate, Andrea Horwath, demande au gouvernement de reprendre les opérations chirurgicales déjà programmées et de fournir de toute urgence aux hôpitaux le personnel et l’argent nécessaires pour ce faire.

« Il y a des milliers de gens dont les interventions chirurgicales ont été différées, voire annulées. Certains d’entre eux vivent en proie à des souffrances physiques, et beaucoup d’entre eux vivent dans l’angoisse et dans la crainte de savoir que leur cancer ou autre maladie progressent pendant que l’attente se prolonge », a dit Mme Horwath. « Pour énormément de gens, ce fut un choc d’entendre le premier ministre Ford annoncer une réouverture sans dire un mot de la reprise des chirurgies. »

Le 5 janvier, le gouvernement Ford a enjoint aux hôpitaux de suspendre toutes les opérations chirurgicales et autres procédures non urgentes afin de maintenir une capacité suffisante en matière de personnel et de soins intensifs pour faire face à la vague Omicron. Cette interruption était censée rester en place au moins jusqu’au 26 janvier – cependant, d’autres mesures de réouverture ont été annoncées sans que M. Ford ou son gouvernement disent un mot d’un quelconque plan pour reprendre et accélérer les chirurgies.

En 2021, le Bureau de la responsabilité financière (BRF) a calculé que la province aurait besoin d’investir 1,3 milliards de dollars pour récupérer les retards engendrés par les précédents arrêts et ralentissements lors de la pandémie, mais le gouvernement n’entendait dépenser qu’une fraction de cette somme, à savoir 324 millions de dollars. Par conséquent, le nombre de gens obligés d’attendre n’a fait qu’augmenter. L’Association médicale de l’Ontario signale qu’il y a une accumulation de 20 millions de services de santé en retard, et que l’attente pour une chirurgie cardiaque est de 14 mois.

Une toute autre approche a été mise en œuvre par le gouvernement de la Colombie-Britannique : embauche d’au moins 755 chirurgiens, infirmières, techniciens d’imagerie diagnostique et autres travailleurs de la santé absolument nécessaires lors des chirurgies ; accroissement des heures des salles d’opération ; achat d’appareils IRM supplémentaires. Dans son rapport d’étape du mois de juillet 2021, le gouvernement de la Colombie-Britannique a indiqué que 98,7 % des procédures différées avaient été complétées.

« Il n’y a pas de meilleur investissement que de faire reprendre les chirurgies – apaisant ainsi la souffrance et les craintes des gens aussi tôt que nous le pouvons », a dit Andrea Horwath. « Si j’étais première ministre aujourd’hui, je lancerais un programme de référencement centralisé, pour aider à faire en sorte que le prochain patient sur la liste ait accès au prochain chirurgien disponible. Je ferais prolonger les heures des salles d’opération ; je ferais recruter, retenir et retourner au travail le personnel au moyen d’incitatifs ; et je réduirais les frais de cotisation pour les infirmières et infirmiers retraité·es, pour leur permettre de retourner au travail.

« Doug Ford doit abolir la directive ayant suspendu les chirurgies et fournir aux hôpitaux tout ce dont ils ont besoin pour reprendre les chirurgies, avant que les souffrances et les maladies des gens ne gagnent encore plus de terrain. »

Citations :

Daria Kotcherova

« Je n’ai que 27 ans. Au mois de septembre 2021, l’on m’a diagnostiqué un cancer, et j’ai été placée sur une liste d’attente en vue d’une intervention chirurgicale. Mon opération a finalement été programmée pour le 11 janvier 2022. Par la suite, on m’a informée que la chirurgie était différée jusqu’au 18 janvier 2022. Non seulement ai-je pris des mesures pour me faire remplacer au travail pendant la période postopératoire, mais j’ai conduit pendant trois heures, pendant la lourde tempête de neige du 17 janvier, pour me rendre à mon examen préopératoire. À la fin dudit examen, il m’a été signalé que l’opération était annulée indéfiniment, pour cause de ressources insuffisantes. Ma famille et moi-même vivons constamment dans l’angoisse et dans la crainte. Nous craignons que l’ouverture prévue pour le 31 janvier n’ajoute aux pressions pesant sur le système de santé et ne retarde encore plus le traitement qui m’est nécessaire. Il faut en faire plus pour que les chirurgies du cancer puissent reprendre.

Sabrina Worrall

« J’ai été obligée de subir un quadruple pontage au mois de janvier 2021. En février 2021, mon incision s’est ouverte. Depuis, je vis avec une plaie ouverte à la poitrine ! Après de nombreuses tentatives échouées de faire programmer une chirurgie à Ottawa, à l’Institut de cardiologie, j’ai finalement trouvé un chirurgien à North Bay, désireux et capable de faire l’opération. Celle-ci fut programmée pour le 19 janvier. Le 11 janvier, on l’annulait, à cause des restrictions irréfléchies ayant été mises en place et affectant les vies des résident·es de cette province, jadis formidable. Combien de temps encore me faudra-t-il endurer des fils tranchants qui me sortent de la poitrine et me déchirent la peau, avant d’avoir accès à cette chirurgie « élective » ? Je ne suis qu’une personne parmi des milliers de patients qui veulent des soins de base et pouvoir un jour vivre sans antidouleurs. »

Michaelangelo Pasquali

« Ma sœur souffre d’un cancer au rein et son opération d’ablation du rein a été annulée à peine quelques jours avant le moment où elle était censée avoir lieu, parce qu’il n’y avait pas de lits disponibles. Cela était extrêmement inquiétant et à vous briser le cœur, car beaucoup de membres de notre famille ont succombé au cancer. Ma sœur n’a que 46 ans et elle est la seule qui me reste. Je ne peux pas la perdre, et ses enfants non plus.

« Nous nous estimons chanceux que l’opération de ma sœur ait été reclassifiée et reprogrammée après que nous eûmes fait état de notre histoire à CityNews, mais il serait impossible que les milliers et les milliers de familles ontariennes dont les proches font face à des délais similaires fassent de même. Le gouvernement doit faire reprendre les chirurgies, afin que chaque personne actuellement obligée d’attendre reçoive l’appel lui signifiant que son tour viendra aussi, très prochainement. »