14 octobre 2021

Andrea Horwath demande la mise en œuvre d’une stratégie d’embauche et de retention de personnel en soins de santé, afin d’y réduire les temps d’attente

43 % des infirmières de l’Ontario envisagent de quitter la profession, signale la Table de consultation scientifique

SAULT-SAINTE-MARIE — En déplacement à Sault-Saint-Marie, la chef de l’Opposition officielle formée par le NPD, Andrea Horwath, a demandé la mise en place d’un plan d’action urgent pour le recrutement et la retention de personnel en soins de santé. Une telle démarche serait une manière de faire preuve de respect et d’offrir un peu de répit aux travailleurs et travailleuses de la santé, qui sont à bout de souffle. Cela permettrait aussi de renverser la courbe des temps d’attente pour les patients.

La Table de consultation scientifique sur la COVID-19 de l'Ontario signale que 43 % des membres de l’Association des infirmières et infirmiers autorisés de l’Ontario envisagent de quitter la profession après la pandémie.

« L’épuisement professionnel pousse les travailleurs et travailleuses de la santé, dont les infirmières et infirmiers, ainsi que les préposé∙es aux services de soutien personnel, à quitter leur emploi, ce qui engendre une pénurie de personnel lors de chaque quart de travail, causant encore plus d’épuisement professionnel et d’autres départs de personnel. La loi stipulant la restriction de la rémunération dans le secteur public n’a fait qu’ajouter au sentiment d’abandon et de déconsidération ressenti par les travailleurs et travailleuses de première ligne. La situation est en train de partir en vrille », a dit Andrea Horwath.

« Et cela oblige les patients à attendre encore plus longtemps, dans la douleur et dans l’angoisse. Notre système de santé a besoin de plus de travailleurs et travailleuses de première ligne, car vous ne devriez pas être à l’agonie avant de finalement obtenir les soins dont vous avez besoin. »

À Sault-Sainte-Marie, les attentes aux urgences durent des heures, et l’attente pour un simple premier rendez-vous avec un spécialiste, quand un patient a besoin d’un remplacement du genou, dépasse déjà les trois mois. Partout, l’accumulation de retards dans les chirurgies n’ayant pas eu lieu pendant la pandémie ajoute aux attentes un supplément effroyable.

L’ancien gouvernement libéral a supprimé 1 600 postes d’infirmières pendant des années de gels budgétaires pour les hôpitaux – postes que Doug Ford n’a pas restaurés, alors même que la pandémie tenaillait le système de santé.

Il y a là tout un contraste avec la manière dont le Québec gère sa propre crise du personnel – à savoir, en dépensant un milliard de dollars pour retenir les infirmières et pour embaucher de nouveaux travailleurs administratifs en renfort, afin que les infirmières puissent concentrer leurs efforts sur les patients. Pendant l’été 2020, le Québec a aussi embauché 10 000 préposé∙es aux services de soutien personnel.

« Si j’étais première ministre aujourd’hui, je lancerais une stratégie de recrutement et de retention extrêmement soutenue dans le secteur de la santé », a dit Andrea Horwath. « Il nous faut un plan de retention des infirmières possédant des compétences cruciales, de même qu’une formation et une expérience de premier ordre, dont l’expérience aux urgences et dans les équipes chirurgicales. Nous devons nous débarrasser de la loi 124, au moyen de laquelle Doug Ford a imposé une restriction de la rémunération.

« Il nous faut un plan qui assure la formation de nouveaux travailleurs et travailleuses de la santé, et qui leur offre des emplois à temps plein et une rémunération juste. Il nous faut un plan qui finance les hôpitaux, les foyers de soins de longue durée et d’autres milieux de soins de santé, leur permettant ainsi de disposer de suffisamment de personnel pendant chaque quart de travail pour s’assurer que les gens reçoivent des soins de santé de la plus haute qualité, et pour s’assurer que le personnel est à l’abri de l’épuisement professionnel. Et je veux m’assurer que le Nord recevra sa juste part. »